P-1888.3.Fig.
Paris, (apres 1883)
En bas à gauche: 1888
/
Huile
Toile
73,2 x 58,9 cm
En bas à gauche: P.Sérusier
Bon état. Restauré en 2005 (dépoussiérage, refixage de la couche picturale, intégration des lacunes, pose d’une protection au revers)
Il est souvent noté dans la littérature que ce tableau a obtenue une mention au Salon de 1888 mais, dans les catalogues officiels de ce Salon, le tableau ne figure pas sur les listes des prix décernés, ni dans le catalogue de 1889 où les prix pour le Salon de 188 ont été notés. Le titre Le tisserand breton est associé au tableau, mais il n’y a rien dans le sujet, aussi bien l’homme qui tisse que l’intérieur du bâtiment où il travaille qui puisse suggérer qu'il soit breton.
Bénédicte Pradié Ottinger, (ancien conservateur des musées de Senlis) note : Le sujet de ce tableau est emblématique des années 1880, les thèmes sociaux s’imposent alors. Jules Michelet l’avait abordé dans Le peuple en 1846 ; George Eliot en fait la profession de Silas Marner dans le roman qui porte ce titre. Van Gogh représente de très similaires tisserands en 1884 (Otterlo, Kröller-Müller; Munich, Neue Pinacotek), ainsi qu'Albert Decamps Saint-Riquier. Sombre, l’œuvre voit le jour peu avant que Sérusier ne rencontre Gauguin à Pont-Aven au cours de l’été 1888 et n’effectue une radicale mutation artistique incarnée par le manifeste nabi qu’est Le talisman (Paris, musée d’Orsay) peint à l’automne.